Le lundi 8 septembre, Inès Mecellem, 25 ans, a été poignardée à mort devant son domicile par son ex-compagnon. Malgré ses multiples plaintes et l’obtention d’un téléphone grave danger, la jeune femme n’a pas été protégée. Deux jours avant le drame, l’agresseur avait pourtant été interpellé, puis relâché.
Une attaque en plein jour
Il est environ 17 heures ce lundi lorsque la jeune travailleuse sociale, employée à l’école de la deuxième chance et professeure de français dans une association d’aide aux réfugiés, rentre chez elle pour relever son courrier avant de rejoindre sa mère. Son ex-compagnon, qui l’attendait, la poignarde à plusieurs reprises. Les cris alertent le voisinage, mais Inès succombe rapidement à ses blessures.
Des plaintes restées sans suite
Entre le 10 juillet et le 28 août, Inès avait déposé six plaintes pour viol, agression, harcèlement, menaces de mort et dégradations. « Elle était quasiment toutes les semaines au commissariat », témoigne sa mère auprès de France 3. Malgré ces alertes répétées, l’homme, âgé de 36 ans, a toujours été remis en liberté.
Deux jours avant le drame, il avait suivi Inès en centre-ville pendant plusieurs heures avant d’être interpellé. Relâché quelques instants plus tard, il aurait été aperçu le soir même aux abords du domicile de la jeune femme. « Ils l’ont arrêté deux fois et, à chaque fois, ils l’ont relâché. Maintenant qu’il est trop tard, ils commencent à le chercher », s’indigne la mère de la victime.
« Tout était entre leurs mains »
La famille d’Inès dénonce des manquements graves dans le suivi du dossier. « J’en veux à tout un système en fait. Cela aurait pu et dû être évité. Ils l’avaient, ils avaient les preuves, ils avaient tout pour l’arrêter », déplore Yacine, l’un des frères de la victime.
Sa mère est tout aussi révoltée : « Il y a deux criminels. Celui qui a fait ça. Et la police qui a laissé faire. Inès était clairement en danger. Ils ont sous-estimé l’individu. Aujourd’hui, elle n’est plus là. »
Un suspect activement recherché
Né dans la province de Nangharar, à l’est de l’Afghanistan, le suspect, réfugié de 36 ans, est actuellement recherché par les forces de l’ordre. Selon les informations révélées par la famille, il se serait introduit dans le logement par la fenêtre de la salle de bains pour attendre Inès.
Le parquet de Poitiers a ouvert une enquête pour assassinat et saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) afin de faire la lumière sur la gestion des plaintes de la victime. Une enquête administrative est également en cours.
Photo : Police Nationale / DGPN / SICOP